Derniers jours au Népal

Bandipur est un village très charmant, entièrement piéton (c'est exceptionnel !), avec pas mal de relief car sur la crête d'une petite montagne, et avec une architecture typique de la culture newari, en bois incrusté dans les briques, dans la vieille ville en tout cas. En France, il serait clairement classé parmi les "plus beaux villages". Après une bonne nuit, la pluie s'est arrêtée, on va donc l'arpenter dans tous ses recoins. De ce qu'on voit, seules les grandes rues principales sont visitées par les touristes.
Les toutes petites rues qui montent et descendent sans arrêt sont agréables, même si elles sont parfois assez boueuses. Au bout d'un moment, on arrive à une espèce de grande fête avec beaucoup de monde, plein de musique forte, plusieurs groupes. On nous apprend que c'est, selon leur terme, un "pique nique" géant organisé une fois par an. Chaque famille ou groupe d'amis s'est installé sur un bout de terrain (l'ensemble est disposé en gradins), il y a de la musique différente et des gens qui font de le cuisine dans chaque groupe. Rien d'exceptionnel mais ils ont l'air de bien apprécier. On poursuit notre chemin jusqu'à un temple bouddhiste en hauteur. On a vite fait le tour du village.
Un peu plus tard, on va admirer le coucher de soleil tout en haut d'une colline (peut-être 300m plus haut !), d'où on voit bien, enfin, la chaîne des Annapurnas et même un peu le Dhaulagiri, ça fait bien plaisir, ça nous avait manqué depuis 5 jours, avec toute cette brume ! Les montagnes sont toutes roses avec la lumière du soleil couchant, la vue est magnifique.
Comme la veille, on se fait plaisir au dîner en mangeant (beaucoup) de bons trucs connus, ou en en goûtant d'autres : thukpa au poulet (soupe de pâtes avec poulet et diverses herbes), buff sukuti (morceaux de bœuf mariné et séché), aloo sandheko (salade de pommes de terres et épices), egg pakoda (beignets de poulet), momos frits aux légumes, paneer pakoda (beignets de fromage), momos au poulet. C'est délicieux !
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Le lendemain, départ pour Katmandou. Après un court bus local d'une demi heure jusqu'à Dumre, on change pour un plus grand bus. Des anecdotes :
- Pendant que le conducteur charge nos sacs dans la soute, je lui demande le prix par personne, il me répond 800 roupies (6€). Étant donnés les trajets passés, on savait que c'était entre 300 et 500, donc je lui dis directement non, il me propose 500, j'accepte. Et dans le bus, une demi heure plus tard, au moment de payer, on apprend que le vrai prix est de 350, et bien on leur donnera 350, rien de plus ! Il acceptera sans problème.
- Avant le départ, je lui demande également la durée du trajet, il me répond 3 heures. Par expérience, il faut multiplier ce chiffre par 1,5 voire 2. On mettra 6 heures (pour 148 km), c'est bien ça.
- Comme parfois, des paquets, cartons et cabas encombrent tout le couloir, et il faut se frayer un chemin vraiment acrobatiquement jusqu'à la banquette arrière (puisque ce sont les seules places qui restent), ainsi qu'à chaque pause.
- Pendant tout le trajet, des clips musicaux passent à la télé, avec des voies très aiguës et un son trop fort. Ah oui, je l'ai déjà dit plusieurs fois ? Bon ok, c'est habituel... En tout cas, c'est quelque chose à vivre, pendant plusieurs heures, vite usant, et même abrutissant !
- Et la meilleure de toutes... : À peine installés, un grand nepalais, jeune, s'assoit à côté de nous et commence à nous parler. Au début, on ne comprend rien, puis on finit par piger qu'il dit se souvenir de nous. Il nous montre des photos de son portable : effectivement, c'est bien nous en photo à côté de lui... des selfies qu'il avait faits il y a 2 semaines 1/2 pendant une courte pause d'un autre trajet en bus, incroyable ! Il est habillé complètement différemment (en jeune excentrique, alors qu'il était avant en costume) et on a dû voir plusieurs milliers de visages entre temps, impossible de le reconnaître comme ça. Mais le pire, c'est qu'à ce moment là on l'avait vite esquivé, car il voulait tout le temps nous parler et on n'avait pas spécialement envie à force, c'était trop. Évidemment, là, ça recommence, d'autant plus que cette fois il est assis à côté de nous, puis qu'il se met carrément entre nous ! Il pose mille questions, sur nos vies et sur la France, on se marre et on répond, mais vite fait on en a marre, on fait semblant de ne pas trop comprendre (alors que si), ça ne l'arrête pas, il est déchaîné, trop content de nous revoir et de nous tenir enfin. Il parle même très fort et dérange les nepalais eux mêmes, qui se retourneront plusieurs fois. Il ira même jusqu'à me prendre le portable des mains et faire défiler mes photos en commentant, alors que j'étais en train de faire du tri, mais quel casse-pieds ! Je range le portable. Cela dit, il est très gentil, souriant, avenant. Mais 5 ou 6 heures comme ça, non merci. Au bout d'un moment, j'adopte la même technique que Laurent, à savoir faire semblant de s'endormir ! Ça marche, quand même...

On passe une dernière soirée tranquille et nuit dans la capitale, dans le même hôtel qu'il y a 3 semaines, où on avait laissé quelques affaires (notamment un jean).
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Pour la dernière journée, on prend un bus, tôt, pour Bhaktapur, à 13 km de là. On préfère quitter Katmandou car ce village est très connu, a une histoire très riche et des restes de culture newari très importants, avec de nombreux temples (dont le plus beau du Népal), c'est à ne pas rater quand on vient dans ce pays. Il y a même plus de choses à voir que dans la capitale, c'est beaucoup plus calme, et plus proche de l'aéroport, bref ça fait une excellente dernière étape avant le retour !

On prend une chambre dans un hôtel basique, puis on fait le tour du village toute la journée, effectivement les temples sont très beaux et la balade agréable, ça change du tumulte de Katmandou. Ces temples chargés d'histoire sont pour certains en reconstruction, et donc entourés d'échafaudages, depuis le terrible tremblement de terre de 2015.
On n'oublie pas de bien se remplir la panse une dernière fois, midi et soir (d'ailleurs la ville est connue pour ses excellents yaourts) !

Le soir, on a le plaisir de constater que la douche de l'hôtel est chaude, du coup c'est la première depuis 6 jours... Quel plaisir ! Et, cerise sur le gâteau, c'est même la plus agréable depuis le début du voyage, pour plusieurs raisons : la pièce est petite mais assez bien faite pour que je ne me demande pas comment ne pas mouiller les affaires, le sol n'est pas froid, le débit n'est pas ridicule, il n'y a pas de courant d'air, et il y a même une serviette fournie (sinon c'est avec ma mini serviette ultra absorbante, ça fait l'affaire mais c'est moins confortable quand même).

Demain, après une dernière nuit entrecoupée de chiens qui aboient pendant des heures (à part au-dessus de 4000m, c'est arrivé toute les nuits !), on décollera du Népal vers midi. Et après une escale à Istanbul, on retrouvera avec une joie énorme les grosses grèves françaises !

Un petit bilan chiffré de notre treck autour des Annapurnas :
- 12 étapes
- 201 km
- 61 heures et demie de marche (soit 2 jours 13 heures 30 minutes)
- 6730m de dénivelé positif
- 7350m de dénivelé négatif

Et merci à Laurent pour m'avoir guidé impeccablement sur ce treck !